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Les associations de cultures peinent à ê Les associations de cultures peinent à être acceptées par les industriels

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« Il existe des solutions agronomiques à bas niveaux d'intrants et une demande de la part de la société, mais les agriculteurs tardent à intégrer ces innovations du fait d'une organisation très structurée autour d'un paradigme technologique conventionnel. » C'est le constat que dressent des chercheurs de l'Inra de Toulouse, après avoir étudié l'acceptabilité des associations de cultures au niveau de la filière blé dur française.

Qualité nutritionnelle. Le taux d'impuretés après le tri est le principal frein à la commercialisation des cultures issues d'associations. La situation est paradoxale car les légumineuses ont des propriétés nutritionnelles intéressantes et leur présence est parfois recherchée dans les farines de céréales ! Aux Etats-Unis, Barilla a d'ailleurs développé une gamme de pâtes fabriquées avec un mélange de farine de blé et de légumineuses. Les exigences des industries restent pourtant très élevées en matière de pureté des lots. « Certaines normes sont liées à des contraintes sanitaires (par exemple l'absence de gluten dans les préparations à base de pois). En revanche, l'industrie pourrait être moins frileuse dans le cas de résidus de pois dans le blé », avance Marie-Benoit Magrini, ingénieur de recherche en économie à l'Inra.

Impact environnemental. Des solutions sont pourtant possibles pour améliorer la qualité du tri : choisir des variétés ayant des formes de grains contrastées, revoir le réglage de la moissonneuse pour avoir moins de pois cassés quitte à perdre un peu de céréales, ou encore utiliser des systèmes de tri plus efficaces. Ces adaptations peuvent entraîner des investissements importants pour les organismes stockeurs (cellules de stockage, matériel de tri, développement d'une activité de conseil spécialisée dans le pilotage des cultures associées) mais pourraient être valorisées par la demande du consommateur pour des produits agricoles plus respectueux de l'environnement. Pour inciter les acteurs à investir dans ces nouvelles pratiques, il est nécessaire qu'une coordination s'établisse le long des filières. Dans le secteur du blé dur, l'entreprise Alpina Savoie est par exemple la seule à développer des partenariats avec les coopératives locales du Sud-Est dans un souci de développement durable.

Alimentation humaine. Les protéagineux souffrent de la forte concurrence des tourteaux de soja en alimentation animale et leur taux d'incorporation est inférieur à 2 %. Ils peuvent par contre être valorisés en agriculture biologique, ainsi qu'en alimentation humaine, d'une part pour l'export (pois jaune en Inde, féverole en Egypte) mais aussi pour les besoins de l'industrie agroalimentaire. Le lupin possède par exemple des qualités technologiques intéressantes en pâtisserie. La coopérative Terrena teste depuis quelques années la collecte lupin/blé ou triticale en conventionnel.

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